11/05/2018

Il était une fois une Syl qui se prend une grosse baffe !

Tous les ans, à chacun de mes Bilan/Objectifs, je fais une liste de livres déjà lus, adorés, que j'aimerais relire. La plupart parce que je ne m'en souviens pas trop, outre le ressenti global, et les autres parce que c'est l'inverse : j'aime à fond, je sais pourquoi et j'ai envie de me régaler avec un livre qui me plaira forcément !

Mais j'y arrive pas toujours. L'an dernier j'en ai relu aucun, alors que l'année d'avant je m'étais rebouffé la série de "L'Héritage" de Paolini et, en gros, j'avais nettement moins aimé qu'à ma première lecture qui datait de 10 bonnes années.

Bah là, viens de m'arriver la même chose, et non seulement c'est con, mais en plus ça me gave un brin.

Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 2003
Pages : 370

Résumé :
Dans sa forteresse d’Inuyama, l’impitoyable seigneur Iida Sadamu, du clan des Tohan, assure sa protection grâce au “parquet du rossignol” qui conduit à sa chambre. Construit avec un art consommé, ce parquet chante au moindre effleurement d’un pied humain. Aucun assassin ne peut le franchir sans qu’Iida l’entende…
Au XVIème siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit dans un village tranquille, au sein d’une communauté qui condamne la violence. Mais cette communauté est victime de persécutions, et les habitants du village de Takeo sont massacrés par les hommes d’Iida. Sauvé et adopté par sire Shigeru, chef du Clan des Otori, le jeune garçon se trouve plongé dans un univers d’intrigues et de luttes violentes entre les clans de ce Japon féodal.
Animé par son désir de vengeance et son devoir de loyauté, transporté par l’intensité de son amour pour la belle Kaede, Takeo devra trouver sa propre voie.
Sa quête le conduira derrière les murailles d’Inuyama, où il devra franchir le parquet du rossignol… cette nuit-là le rossignol se taira-t-il ?


Tout s'est plutôt bien passé durant, disons, le premier tiers du livre. Ensuite, ça a été la chute.

Genre une terrible chute libre jusqu'au crash le plus douloureux qui soit.

Je remets dans son contexte : l'univers est celui d'un Japon féodal mâtiné de fantasy, avec de l'aventure, des mystères, une vengeance, un peu de magie, des personnages qui apparaissent charismatiques quand on les rencontre et puis la construction en elle-même a déjà fait ses preuves. Mais si, vous voyez ce que je veux dire ! Celle d'un jeune garçon qui perd tout avant d'être pris en main par un mentor qui va lui redonner l'espoir, lui offrir un but, une quête initiatique, toussa. Genre c'est comme ça qu'est construit Star Wars par exemple, ou Harry Potter ou encore, histoire de pas perdre le fil de ma démo : "Eragon".

Donc bon, le début ça marchait bien pour moi ! D'autant que je gardais un très bon souvenir de ma première lecture, faite 9 ans plus tôt. J'ai ressorti le bouquin de ma bibliothèque, qu'il n'avait jamais quitté, c'est dire ! (Ceux qui me connaissent bien savent que je garde rarement les livres, sauf si je les ai vachement adorés) J'étais contente que mon ressenti soit globalement le même. Takeo me plaisait beaucoup, Shigeru m'a tout de suite séduite comme la première fois, et Kaede me laissait vaguement indifférente, comme la première fois aussi (moi et les personnages féminins, hein, c'est compliqué)

Pourquoi ça a cassé alors, et à quel moment ?

C'est trop lisse. En fait, j'ai fini par me rendre compte que ce livre ne se démarquait en rien d'autres qui étaient bien meilleurs. Je ne dis pas qu'il est nul. Il est bourré de qualités, très bien écrit (et traduit aussi, ça joue faut pas l'oublier) et distrait efficacement.

Oui mais voilà, pour moi ça ne suffit pas. Les gentils sont trop gentils, sans beaucoup de défauts (mis à part un léger entêtement de la part de Shigeru qu'il semble transmettre à Takeo) et les méchants très méchants, sans grisaille. Des personnages qui ont, pour moi, manqué de profondeur ! Et puis les trahisons qu'on voit venir grosses comme des 35 tonnes... nan le mieux c'est que j'en parle pas de ça !

Le problème est là : je l'ai lu il y a 9 ans, à une époque où je commençais seulement à découvrir le bonheur de me passionner pour la lecture (oui, c'est quelque chose qui m'est venu assez tard) Cette série fait donc partie des premières que j'ai découvert dans ce genre. Depuis, j'en ai lu bien d'autre ; des univers qui offraient bien plus d'horizons que ce "Silence du Rossignol", des histoires bien plus originales, qui savaient se démarquer par ce qu'elles apportaient de nouveaux. Avec les Otori, c'est trop convenu, vu et revu. Rien de neuf pour moi quoi.

J'ai aussi senti quelque chose d'étrange, comme si l'auteure n'avait pas assumé le côté quelque peu jeunesse de son livre par cette construction dont je vous parlais et les facilités. Du coup, elle a rajouté des choses assez crues, notamment dans la violence et le sexe qui, de mon point de vue, cassait complètement le style.

/!\Attention spoilers/!\
Le pire de tout je crois ça a été la rapidité de certaines choses qui, selon moi, demandent normalement du temps. Du coup, c'était fade alors que ça aurait pu apporter quelque chose de bien plus développé ! L'initiation de Takeo a été la première. Le gamin est un paysan ignorant pendant les 15 premières années de sa vie, et boum, tout à coup il se découvre des dons par dizaines, se révèle patient, un tueur unique de par son ascendance, avec un grand sens de l'honneur ? Non. Pourquoi ne pas s'attarder un peu sur son apprentissage ? Lui et Kaede se regardent dans les yeux une fois et tout à coup leurs âmes sont liées, ils sont amoureux jusqu'à la mort ? Non plus. Pourquoi ne pas les confronter un peu avant, créer un face à face autre que le "ouah elle est trop belle !" ? J'ai pas compris comment ni pourquoi ils tombaient amoureux, ça a été foutu dans le bouquin là, au milieu, comme un chien laisse sa crotte sur les pavés. Et ça me met en boule !
/!\Fin du spoil/!\

Est-ce que je prends le temps de parler de la fin que j'ai trouvé précipitée et où j'ai pas pu m'empêcher de me dire : "tout ça pour ça ? Mais c'est du réchauffé !!!" Ouais ? Nan, on va éviter.

Le plus bizarre dans tout ça, c'est que ça marche. Je suis allée jusqu'au bout parce que les pages défilent malgré les choses qui vont trop vite coupées par des descriptions de paysage qui se répètent un peu. Ça se lit, quoi. En vrai j'en attendais peut-être trop.

Néanmoins, je ne perds pas espoir ! Il se trouve que je ne me souvenais absolument pas de ce premier tome, tout ce dont j'étais sûre c'était que la série entière (5 livres en tout donc) m'avait beaucoup plu, mais l'histoire de ce bouquin-là m'était totalement sortie de la tête, je n'en avais vraiment aucun souvenir. Je me dis que si j'ai tant aimé la série dans son ensemble, c'est certainement parce qu'elle gagne en maturité stylistique et scénaristique (ouais je sors les grands mots, ça rigole plus !) au fil du temps.

Vous avez bien compris : je ne vais pas baisser les bras et lire les autres. Alors prenez garde, vous allez en bouffer du Otori !

D'autres avis sur
https://www.livraddict.com/biblio/livre/le-clan-des-otori-tome-1-le-silence-du-rossignol.html


Le truc le plus cool en fait dans toute cette histoire, c'est que je l'ai lu en commun avec une pote ! J'aime beaucoup les lectures communes et on a échangé nos ressenti au fur et à mesure de notre avancée. Le mois prochain on se fait le tome 2 ! J'ai hâte d'y être, chère amie Cyan !

Update du 6 juillet 2018
(et en vrai, il me reste quelques pages à lire pour le finir…)

Mais je peux déjà vous dire que mon ressenti est le même que pour le tome 1 : je me suis ennuyée. Voire plus, peut-être. Tous les éléments en suspens n'ont pas bougé. Rien n'a bougé en fait. Et le peu qu'il s'est passé était ennuyeux. Les personnages intéressants se sont volatilisés, ceux qui restent sont chiants. Je comprends de moins en moins pourquoi et comment j'ai pu aimer cette série il y a 10 ans !


Update du 25 août 2018
(facepalming et masochisme primaire, bonjour !)

Nan mais à ce point-là, c'est que j'aime me faire du mal ! Ce bouquin a été une horreur à lire. Alors que les précédents étaient hyper lents et parfois trop contemplatifs, voilà que l'auteure a foutu dans celui-là toute l'action, comme si elle voulait s'efforcer de tout conclure simplement parce que le mot "trilogie" ça fait chouette sur la couverture. J'avais envie de me pendre, sérieux. Je vous parle même pas de Kaede, qu'a tout simplement giclé de l'histoire ! Alors d'accord, elle m'agaçait dans les 2 premiers tomes, mais au moins elle était là !! Voilà qu'ici elle se transforme en princesse en détresse con comme un pied de table. Au secours ! Mais c'est rien comparé à Taeko. Lui, il est champion en titre de la connerie. Mais heureusement qu'un personnage malin et super utile arrive toujours pour le sortir de la mouise, parce que sinon cet abruti ce serait noyé dans sa soupe miso depuis longtemps. Puis sans déconner, c'est quoi cette fin ? Trois tomes pour que ça finisse comme ça. L'auteure se fout de notre gueule ! La tentative était bien, les idées étaient bonnes, mais putain, elle a tout foiré ! C'était de la merde, voilà. Et vous savez quoi ? Je vais quand même le tome 4. Je sais, là y'a du niveau dans le genre automutilation, mais je me dis que je suis plus drôle quand je râle sur un truc que j'ai pas aimé, et y'a pas assez d'avis négatifs sur ce blog. Je m'inflige ça pour lui. Si c'est pas beau.

Pour découvrir mes avis sur le tome 4 et le tome 5 : ici et .
Oui parce que j'ai préféré leur faire une chronique perso à chacun. Juste comme ça.

Badaboum :
Et hop, un Brontë !
Les Goonies, juste parce que je les aime.
Et puis ça.

13 commentaires:

  1. Aïe, c'est ce qui me fait un peu peur avec certains livres que j'ai adorés il y a des années et que je n'ose pas relire par crainte d'être déçue. Par contre, il y a certaines lectures que j'ai relues plusieurs fois et le coup de cœur est toujours présent malgré les décennies...Comme quoi, oui, on évolue en tant que lecteur même si des intemporels restent et resteront à jamais nos propres grands classiques :) Bon, en tout cas tu ne baisses pas les bras. De ce côté là, je ne pense pas que j'aurais eu le courage de m'accrocher ;)

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    1. Ah mais c'est tout à fait ça !!! On parle souvent de la maturité des auteurs, que certains changent un peu de style avec les années, mais il en va de même aussi pour nous lecteur en réalité :D Je pense que le soucis vient de là, j'ai changé et je m'accorde beaucoup moins à ce genre de lecture :(
      Je suis du genre têtue xD Je me dit que si j'ai autant adoré à ma première lecture c'est certainement pas pour rien quand même ! :P
      En tout cas tu m'as rassuré quand même, je te remercie pour tes mots :3

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  2. Ta pote de lecture était ravie de lire avec toi ;)
    Je te rejoins sur un point: c'était moins profond que dans mon souvenir, alors que contrairement à toi je n'ai pas eu de vraie surprise, puisque je me souvenais assez précisément de l'intrigue. Je n'ai pas été énervée par les mêmes trucs que toi par contre: ce que tu cites, c'est quelque chose de classique dans le genre, il n'y a qu'un pas pour parler de cliché, même... Du coup, ça ne me gêne pas spécialement, même si ça aurait pu être plus fouillé. Par contre, j'ai été exaspérée par la Tribu. Chez moi la privation du libre-arbitre, c'est rédhibitoire, ça enlève énormément à l'intérêt d'un personnage ^^
    Fais-moi signe quand tu es prête pour le tome 2 ;)

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    1. Ah concernant le libre-arbitre je te rejoints totalement !
      Concernant le pas qui manque vers le cliché, de mon point de vue je pense qu'il est aisément franchi :P
      Dak, je te ferai signe :D

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    2. C'est vrai que le pas était allégrement franchi pour certaines choses ^^

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  3. J'ai très envie de lire cette série, mais du coup, ton avis me fait un peu peur ! Est-ce que Le clan des Otori va vraiment me plaire après Robin Hobb et G. R. R. Martin ? ... Je tenterai quand même, et j'espère que les tomes suivants te plairont plus !!
    Je te fais plein de bisous ! :*

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    1. Dans l'ordre chronologique j'ai lu Otori d'abord, que j'ai aimé, ensuite Robin Hobb que j'ai adoré de tout mon cœur puis pareil avec G.R.R Martin, ensuite j'ai relu Otori et là ça a été la déception... mais j'ai un soucis avec les livres trop jeunesse, ça passe vraiment plus avec moi, toi je pense que ça ira :D À voir ;)
      Plein de bisous à toi aussi :3

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  4. L'énervement transparaît plus dans ton billet que dans le mien, mais le bilan est le même... "facepalming et masochisme primaire", ça t'a marquée hein :lol:
    Bon courage pour la suite, comme je ne suis pas masochiste à ce point, je te laisse lâchement tomber ^^

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    1. Mais totalement, je te l'ai dit j'ai eu un gros fou-rire XD
      T'inquiète, je le dirai sur mon update du tome 4 que tu m'as abandonnée :P

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    2. Au moins tu as eu une occasion de te marrer grâce aux Otori, c'était pas gagné :P
      Je suis une lâcheuse, j'assume :lol: Tu regretteras peut-être de ne pas avoir lâché aussi ^^

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    3. C'est clair que c'était pas gagné XD
      Oui, peut-être, y'a de grandes chances d'ailleurs, tu pourras me mettre des fessées à ce moment-là ! XD

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    4. Tu ne crois pas que ta lecture sera déjà une punition suffisante en elle-même? :lol:

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